Depuis plusieurs années, l’obligation pour les sociétés de communiquer des informations sur la durabilité et l’importance croissante que les investisseurs accordent à la performance en matière environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) sont au cœur des discussions mondiales sur le développement durable. Les préoccupations climatiques grandissantes ont poussé les entreprises du monde entier à adopter la déclaration de performance extra-financière.
Pour atteindre la carboneutralité à l’échelle mondiale d’ici 2050, il faudra toutefois se concentrer sur la voie à suivre. Les dirigeants des entreprises tournées vers l’avenir doivent trouver des solutions pour atteindre des cibles ambitieuses et pour mobiliser leurs parties prenantes.
Lors de la septième édition de la Semaine de la durabilité d’Economist Impact, des dirigeants d’entreprise, des investisseurs, des décideurs politiques, des financiers, des entrepreneurs, des chercheurs et d’autres participants provenant des quatre coins du monde se sont réunis, de façon virtuelle et en personne, au Royaume-Uni, pour discuter des nouvelles tendances en matière d’action climatique et pour proposer les prochaines étapes en vue d’une transition réussie.
Nous avons bien apprécié l’occasion de prendre part aux discussions en cours, car nous croyons que nos solutions pour la déclaration de performance extra-financière doivent continuer de s’adapter pour répondre aux besoins grandissants des entreprises qui souhaitent mesurer et améliorer leur performance en matière de durabilité à l’aide d’une approche pratique axée sur les données.
Voici les quatre points clés que nous avons retenus de cet événement :
Dans son discours principal tenu à l’occasion de la Semaine de la durabilité, le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a lancé un cri d’alarme aux entreprises, aux gouvernements et aux particuliers.
Il a appelé les parties prenantes, en particulier celles du G20, à s’impliquer davantage, insistant sur l’importance de mettre en place de nouvelles infrastructures économiques durables et d’adopter des mesures d’atténuation normalisées dans les villes phares du monde.
« Nous ne pouvons pas nous contenter de pointer des organisations du doigt pendant que le monde brûle », a-t-il confié avec justesse en évoquant les obstacles auxquels se butent les institutions financières privées, les banques et les grandes entreprises. Ces intervenants doivent commencer à intégrer à leurs activités des processus pour la communication d’informations sur le changement climatique et pour l’atténuation de leurs émissions de carbone afin de favoriser une progression régulière vers l’atteinte des cibles climatiques établies dans le cadre des 17 objectifs de développement durable des Nations Unies.
M. Guterres a également souligné l’importance de mesurer et de réduire les incidences négatives des secteurs pétrolier et gazier dans leur ensemble.
Un constat se dégage clairement : il faut susciter un changement le plus tôt possible, et nous ne pourrons y arriver que si les puissances économiques du monde s’unissent.
Le dernier point important à retenir de la conférence est la nécessité de fournir de l’éducation en continu quant à la manière d’exercer des activités commerciales durables.
Malgré leurs bonnes intentions, de nombreuses entreprises courent actuellement le risque d’entacher leur réputation et de s’aliéner leurs parties prenantes en étant associées au phénomène que les intervenants du secteur de la durabilité nomment l’« écoblanchiment ». Cette pratique de plus en plus répandue consiste à prendre des engagements en matière de durabilité sans par la suite fournir de données auditées ni de preuves tangibles pour les étayer.
Les investisseurs et les consommateurs recherchent des entreprises dont les valeurs correspondent aux leurs, qu’il s’agisse de pratiques d’embauche inclusives favorisant la diversité, de produits respectueux de l’environnement ou d’objectifs clairs et réalistes en matière de carboneutralité. De leur côté, les entreprises se rendent rapidement compte que la durabilité est de plus en plus synonyme de rentabilité.
Or, si la prise d’engagements publics en matière de durabilité peut sembler être un moyen de séduire rapidement les marchés financiers et le public, elle peut poser un risque concret pour les entreprises qui s’y prennent de la mauvaise manière – ou qui prennent des engagements pour les mauvaises raisons.
Étant donné que les entreprises doivent absolument disposer de données granulaires pour éviter que leurs pratiques ne soient associées à l’écoblanchiment, les rapports sur la durabilité jouent désormais un rôle crucial. Les sociétés ouvertes qui souhaitent accroître l’incidence positive des rapports publics sur leurs résultats doivent faire preuve de prudence et de transparence dans leurs communications et doivent continuer à mesurer et à gérer leur performance ESG avec la plus grande intégrité.
Qui plus est, il ne suffit pas d’éviter ces écueils en matière de relations publiques : la volonté de transparence et de responsabilité associée aux pratiques commerciales durables a entraîné une multiplication des normes auxquelles les entreprises doivent se conformer. Et devant autant de possibilités, il peut être difficile pour les équipes de la durabilité des entreprises de suivre le rythme.
Heureusement, diverses ressources peuvent s’avérer très utiles, comme ce rapport du Global Reporting Initiative (GRI), qui présente un graphique de classification des principales normes ainsi que des principaux cadres et organismes d’évaluation. Dans la plupart des cas, un partenariat avec un consultant en durabilité peut également aider les entreprises à rester au fait de l’évolution des exigences.