Dans la première partie de cette entrevue avec Patrick Elie, notre chef de la direction et cofondateur, nous abordions les moyens de s’adapter aux nouvelles réglementations en matière de déclaration.
La seconde partie de notre entretien porte sur les aspects commerciaux de la déclaration de performance extra-financière. Plus particulièrement, Patrick explique comment les entreprises peuvent trouver un équilibre entre la durabilité, l’efficience et la rentabilité, quelles informations et quels outils sont nécessaires pour commencer à déclarer sa performance, et comment les cadres de référence peuvent s’arrimer avec les objectifs commerciaux.
Pour accroître leur durabilité, les entreprises ne doivent-elles pas mettre en place de nouveaux processus susceptibles de les rendre moins efficaces?
Pas nécessairement. Le changement est une bonne chose. Aucune entreprise ne peut se permettre de maintenir le statu quo pendant des décennies, car choisir l’inaction, c’est risquer de se faire distancer. Les entreprises qui comprennent les changements externes et qui sont prêtes à s’y adapter seront en mesure de croître et de s’améliorer de façon globale. L’atteinte d’un résultat positif à la suite d’un changement ne dépend pas tant du changement lui-même que de la façon dont il est géré.
À titre d’exemple, au cours des deux dernières années seulement, la COVID-19 a entraîné de nombreux changements : les entreprises qui avaient pignon sur rue ont notamment dû passer à un modèle commercial en ligne et trouver des solutions pour que leur équipe puisse travailler à domicile. Certaines des entreprises qui ont survécu à la pandémie ont sans doute constaté que la crise sanitaire a été le coup de pied au derrière dont elles avaient besoin pour adopter des pratiques commerciales plus modernes. Aujourd’hui, ces entreprises sont en mesure de collaborer plus efficacement en ligne et sont encore plus prospères qu’auparavant, grâce aux flux de revenus diversifiés provenant de leurs activités commerciales physiques et de leurs activités en ligne.
Pour gérer le changement dans le domaine de la déclaration de performance extra-financière, il est souvent nécessaire de mettre en place de nouveaux outils et de nouveaux processus bien avant que les anciens ne deviennent obsolètes. Mais en vous attelant à la tâche avant d’en avoir l’obligation légale, vous aurez l’occasion d’apprendre à utiliser de nouveaux outils et d’intégrer de nouveaux processus dans vos activités à votre propre rythme, sans avoir à vous soucier de pressions extérieures ou de sanctions. Et dans la plupart des cas, vous vous rendrez probablement compte que ces nouveaux outils et processus amélioreront l’efficience de vos pratiques.
Mettre en place de nouveaux processus est une bonne chose en théorie, mais cela peut s’avérer complexe dans le monde réel. Pourriez-vous donner des exemples concrets de la façon dont les entreprises peuvent utiliser les informations contenues dans leur rapport de durabilité pour améliorer leurs activités et l’incidence de celles-ci?
Bien sûr! De nombreuses entreprises avec lesquelles nous travaillons s’appuient sur leurs rapports pour déterminer les aspects de leurs activités qui génèrent le plus d’émissions de gaz à effet de serre. Ce n’est pas tout : en optimisant la consommation d’énergie de leurs installations ou commerces en vue de réduire ces émissions, nos clients réduisent aussi leurs factures d’énergie. Ils peuvent ensuite réinvestir les économies réalisées dans de nouvelles initiatives axées sur la durabilité.
Voici un autre exemple : dans la plupart des secteurs d’activité, il est plus coûteux de trouver et d’intégrer de nouvelles personnes que de maintenir en poste le personnel existant. Ainsi, en favorisant l’engagement, la satisfaction et la loyauté de son équipe au moyen de pratiques de recrutement et de pratiques sociales responsables, les organisations peuvent optimiser leurs activités, tout en réduisant leur taux de roulement et en réalisant des économies.
Ce n’est pas tout : les investisseurs et les prêteurs accordent de meilleurs taux aux entreprises qui sont en mesure de fournir des informations extra-financières claires et auditées, et de montrer comment elles atténuent les risques liés à leurs activités commerciales.
Tous les éléments d’un écosystème commercial sont interreliés. C’est pourquoi il est particulièrement utile de corréler les informations financières et extra-financières à l’aide de rapports intégrés.